L’arbre et la santé de la Terre
Amphimax 350
A quoi servent les arbres? Pourquoi sont-ils essentiels à l’équilibre de la nature? La vie serait-elle possible sans eux? Ingénieur forestier, référence internationale et spécialiste des liens entre les arbres et leur environnement, le professeur Ernst Zürcher nous plongera dans l’intimité des arbres à la découverte d’un monde tant fascinant que fragile.
Animation: Sylvain Müller (journaliste à 24 heures)
Retrouvez ci-dessous l’intégralité de la conférence en vidéo!
Ernst Zürcher
Ernst Zürcher
Ingénieur forestier, professeur et chercheur en sciences du bois, Ernst Zürcher a consacré plusieurs livres aux arbres, ainsi qu’à la nature. Lorsqu’on le rencontre, il s’apprête à rejoindre dans la vallée de la Loire une marche de protestation contre l’usage de pesticides aux effets désastreux sur la biodiversité.
Ernst Zürcher en est intimement convaincu : « La santé de la terre dépend des arbres, tout comme la nôtre, êtres humains, puisque nous sommes liés. Impossible d’être en bonne santé si la terre est malade. Et inversement. » De quoi nous rappeler que notre déconnexion de la nature est un signal fort, à prendre au sérieux.
Depuis des décennies, cet amoureux des arbres a à cœur de démontrer scientifiquement ce que notre instinct nous souffle, parfois très fort, à l’oreille. Par exemple que ces végétaux nous font du bien, comme ont pu le remarquer les patients du Mount Sinai Hospital à New York : « Ceux dont les chambres donnent sur Central Park guérissent plus rapidement que les autres », relate-t-il. L’établissement s’efforce désormais de privilégier cette orientation. Cela marche aussi depuis la fenêtre de votre bureau ou de votre salon, bien entendu.
« Arrivés juste après la fonte et le retrait des glaciers, les arbres sont un constituant irremplaçable de la terre, son enveloppe vivante », souligne-t-il. Ils abritent sols et cours d’eau, dont ils préservent la fraîcheur. « La nature est en place partout où c’est possible, créant des écosystèmes d’une grande diversité, bien plus résilients que des monocultures.»
Et l’être humain dans tout cela ? Une cohabitation souhaitable, à condition de laisser sa part à la nature, sans quoi la relation ne fonctionne pas. Une piste ? « On peut innerver les paysages avec des haies. » Quant aux villes, « la meilleure façon d’éviter qu’elles ne deviennent des îlots de chaleur invivables consiste à y maintenir les arbres anciens. Plus leur feuillage est important, plus ils sont efficaces pour réguler le climat. » Autrement dit, pour remplacer un vénérable chêne de 300’000 feuilles, il faudrait en planter 2000 petits. Pas facile, même dans un parc. Autant préserver les existants et, pourquoi pas, renouer avec les façades végétalisées.
Mais pour Ernst Zürcher, rien de tel que faire connaissance avec hêtres, sapins et leur milieu naturel. S’il emmène volontiers les écoliers sur le terrain, il a aussi à cœur d’évoquer la forêt et ses bienfaits lors de conférences. Parce que apprendre à l’aimer, c’est la meilleure façon d’avoir envie de la protéger.